Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Zoran Drvenkar : Toi

Toi de Zoran Drvenkar   4,5/5 (15-10-2012)

 

Toi (567 pages) est le second roman traduit de Zoran Drvenkar. Sa sortie est prévue le 25 octobre 2012 aux Editions Sonatine, que je remercie pour cette découverte.

 


L’histoire (éditeur) :


Imagine une tempête de neige sur l’autoroute. Un bouchon qui s’étire sur plusieurs kilomètres, aucune visibilité. Un homme sort de sa voiture et en silence assassine méticuleusement, à mains nues, vingt-six personnes dans les véhicules alentours. C’est le début d’une série de meurtres sans mobiles apparents commis par celui que la presse surnomme Le Voyageur. Imagine maintenant cinq adolescentes. Cinq amies avec leurs espoirs et leurs peurs, leurs envies et leurs problèmes. Cinq jeunes filles que rien ne peut séparer, qui vont être prises au piège d’une situation qui les dépasse. Prises en chasse par un homme à qui tu ne voudrais pas avoir affaire, elles vont se jeter dans une fuite en avant sauvage et désespérée. Imagine enfin un voyage jusqu’à un hôtel isolé en Norvège où tous ces protagonistes vont se retrouver pour une confrontation à la tension extrême et un dénouement qui te laissera sans voix.


Mon avis :


Toi est un thriller très étrange. Je ne me souviens pas avoir lu quelque chose comme ça. Premièrement déroutée, ensuite dégoûtée par l’utilisation du Tu (abusive ou juste nouvelle ?), j’ai finalement et rapidement  été absorbée par l’intrigue et les personnages, à en oublier toute cette originalité. Il m’en aura coûté deux nuits de seulement 5 heures de sommeil (couchée tard pour ne pas le lâcher et levée tôt pour vite m’y remettre) !


Je fais le choix de ne rien vous dire sur l’intrigue (ou du moins ne rien vous dévoiler d’autre que ce que vous offre la quatrième de couverture) parce que l’histoire se construit au fil des chapitres avec les différents protagonistes, et qu’elle reste jusqu’à la fin imprévisible. Je peux vous assurer que vous ne savez pas du tout dans quoi vous vous embaqués.

 

L’histoire commence en novembre 1995 avec le meurtre, à mains nues, de 26 personnes lors d’un embouteillage. Le meurtrier, appelé « le voyageur »ou « l’ange de la vengeance »,  n’est jamais retrouvé et  son mobile reste inexpliqué.  Là vous vous dîtes que ce livre va vous entrainer dans les méandres de la vie d’un psychopathe avec des assassinats à tire larigot. Et bien pas du tout !  Le récit enchaîne ensuite avec l’histoire de 5 adolescentes.  Taja, Stinke, Rute, Nessi est Scnappi sont super soudées, prêtes à tout pour s’entraider même dans les moments les plus difficile, et c’est justement ce qui ne tarde pas à arriver...   


La construction n’est pas linéaire. A chaque chapitre on passe d’un personnage et d’un lieu à un autre. Il faut un petit temps d’adaptation (assez court n’ayez crainte) pour se faire à l’absence apparente de lien entre les chapitres et au décalage temporel constant. Puis  peu à peu l’histoire se tisse et plus on se rapproche du dénouement plus le décalage se restreint pour que tout converge en un seul lieu et un seul moment. Mais avant d’y arriver on est propulsé dans  une course poursuite et balloté d’avant en arrière dans des histoires apparemment simples de drogues, d’amours de midinette et de vengeances. La réalité est forcément plus complexe, mais pas si compliquée.

Les nombreux personnages sont soigneusement détaillés dans leur personnalité  et crédibles. L’auteur nous offre à chaque chapitre le prénom de celui qui donne son point de vue des évènements. C’est vraiment appréciable. Bon, c’est certain que l’utilisation du TU (pour TOUS les  personnages) est vraiment déroutante mais je l’ai vite oubliée. Cette constance dans le choix de la deuxième personne apporte une touche d’uniformité. Car qu’il s’agisse du « Voyageur », d’un mort,  d’une des filles ou d’un autre, ils sont tous au même niveau, aucun de semble de détacher pour devenir personnage principal. Ils ont tous leur importance dans l’édification du puzzle.


Le récit est magistralement orchestré. D’infimes détails viennent rendre place (un fils, une fille, un souvenir…) et c’est un bouleversement, la révélation dans le scénario.  Aucun faux pas. Tout est calculé pour que vous ne compreniez que quand Zoran Drvenkar en aura décidé et que durant votre lecture vous restiez accrochés aux personnages, qui quitteront certainement la structure de plus en plus branlante.


Je ne sais pas comment vous en ressortirez si vous avez l’occasion de lire Toi (n’hésitez surtout pas à venir m’en faire part) mais pour moi cette lecture reste un grand moment. J’ai beaucoup aimé le style tellement original et la construction sans faille du récit. Zoran Drvenkar a du talent c’est certain. Sorry (son premier roman) risque de vite rejoindre ma PAL.

 

 

 

 




16/10/2012
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