Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Penny Hancock : Désordre

Désordre de Penny Hancock   4/5 (09-04-2013)

 

Désordre (380 pages), premier roman de Penny Hancock, sort le 11 avril 2013 aux Editions Sonatine.

 

   

 

L’histoire (éditeur) :

 

Sonia, la quarantaine, mène une vie confortable dans la jolie maison des bords de la Tamise où elle a grandi. Mais depuis que son mari, Greg, multiplie les déplacements professionnels à l’étranger et que leur fille Kit est partie à l’université, son existence lui pèse. Alors que Greg la presse de quitter Londres pour se rapprocher de lui, Sonia se sent incapable de quitter sa maison, décor d’une jeunesse pour laquelle elle éprouve la plus vive nostalgie. À l’heure du bilan, elle réalise en effet que son adolescence a été le seul moment vraiment heureux de son existence, celui où les émois et les sentiments ont été les plus forts et les plus purs. Aussi, lorsque Jez, 15 ans, le neveu d’une de ses amies, Helen, vient frapper à sa porte pour emprunter un disque, Sonia, prise d’une pulsion inexplicable, décide de ne plus le laisser partir. Elle se met alors à nourrir une étrange et inquiétante obsession pour la jeunesse de Jez, qu’elle tient séquestré... 

 

Mon avis :

Désordre est annoncé comme la nouvelle découverte Sonatine et comparé aux livres Les Visages de J. Kellerman, Avant d’aller dormir de S.J. Watson et Les apparences de G. Flynn. Je n’établirai aucune comparaisons car ces livres sont dans ma pal et patientent (comme trop d’autres) que je leur accorde un peu de temps…. Pourtant, je peux tout de même vous dire que Penny Hancock a concocté un très bon thriller psychologique, où la psychologie féminine est finement travaillée et en arrive très vite à devenir glaçante.

 

La disparition d’un adolescent est l’occasion pour deux femmes de mettre en avant leurs difficultés sur le plan personnel, familial, et plus particulièrement conjugal. Sonia retrouve en Jez, cet ado de 15 ans, un vieil amour de jeunesse, le seul amour de sa vie, le seul « garçon » avec qui elle aura réussi s’épanouir  sexuellement. Alors que sa vie avec son mari Greg (de quinze ans son aîné) est loin d’être au beau fixe, elle ne manque pas de faire rapidement une fixation sur l’adolescent, qu’elle ne veut plus voir partir de sa demeure.  

Helen, amie (un peu perdue de vue) de Sonia, tante de Jez, hébergeait son neveu le temps d’une semaine de vacances. Lorsque celui-ci disparaît Helen ne semble pas prendre conscience de la gravité de la chose et apparaît détachée, voir agacée pour tout ce qu’entreprend son mari pour aider Maria à retrouver son fils  Jez. Mal dans sa vie, elle cache quelques secrets qui risquent de surgir au grand jour lors de l’enquête, la mettant alors sur la liste de suspects potentiels.

 

Au fil de son récit, Penny Hancock fait monter la tension. L’intrigue est (inégalement) partagée entre deux points de vue. Celui (à la première personne) de Sonia, une femme seule, mal dans sa peau, en proie à des souvenirs qui la hantent, et sous pression face à la volonté de sa famille de vendre sa maison de famille au bord de la Tamise (où sont enfouis ses secrets). Et celui d’Helen (à la troisième personne) qui se révèle être une femme tout aussi perdue dans sa vie que son amie, mais pour des raisons différentes : une constante rivalité avec sa sœur Maria, un fossé qui se creuse  entre elle et son mari, une culpabilité inavouée…. Les émotions sont ici très présentes. Sonia est montré dès le premières pages comme la criminelle et pourtant je n’ai pas réussi à la détester. La pitié, mêlée au dégoût, a dominé ma lecture.  Le dénouement offre une explication inopinée qui accroît considérablement le malaise face à ce personnage.

 

J’ai apprécié la plume de Penny Hancock qui ne manque pas d’aplomb. L’auteure capte avec habileté l’attention du lecteur et ne le lâche plus. J’ai trouvé le tout crédible (excepté peut être quelques réactions du séquestré. Mais bon, à 15 ans, on va mettre ça sur le compte de l’innocence…). Elle démontre l’importance du passé et comment une pulsion peut pousser à commettre un acte irréversible aux proportions croissantes, dont le retour en arrière ne semble à aucun moment envisageable. Jusqu’où l’obsession va-t-elle entraîner Sonia et les personnages adjacents ? 

 

« La vérité c’est que je ne supporte pas de passer trop de temps loin de la maison et de ce qu’elle a commencé à me révéler peu à peu. J’ai l’impression d’être en train de soulever une couche de laine de verre qui amortissait tout si bien que, pendant des année j’étais comme coupée de mes souvenirs, de mes émotions. (…) Depuis la venue de Jez, j’ai le sentiment que toutes les années intermédiaires sont sur le pont d’être aspirées, comme des broutilles indésirables entre les lattes du parquet, et que le passé et le présent vont enfin pouvoir converger. » Page 154

 

Un premier roman à lire et une auteure à surveiller !

 

 

 

  

Le fameux tunnel et la maison dont s'est inspirée Penny Hancock.



09/04/2013
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