Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Karine Giebel : Les Morsures de l'ombre

Les Morsures de l'ombre de Karine Giebel  3,5/5 (04-09-2013)

 

Les Morsures de l'ombre (290 pages) est paru le 8 novembre 2007 aux Editions Fleuve Noir, et en version poche le 10 septembre 2009 chez Pocket.

 

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L’histoire (éditeur) :

 

Elle est belle, attirante, disponible. Il n'a pas hésité à la suivre pour prendre un dernier verre. A présent il est seul, dans une cave, enfermé dans une cage. Isolé. Sa seule compagnie ? Sa séductrice et son bourreau. Et elle a décidé de faire durer son plaisir très longtemps. De le faire souffrir lentement. Pourquoi lui ? Dans ce bras de fer rien n'est dû au hasard. Et la frontière entre tortionnaire et victime est bien mince...

 

Mon avis :

 

Besoin de souffler un peu dans cette rentrée littéraire chargée, j’ai décidé de m’attaquer à un thriller (mon genre de prédilection) de ma Pile A Lire. Alors pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable en expédiant un bon Giebel que m’a gentiment sélectionné Lisalor pour le Challenge Livra’deux pour Pal’addict.

Après avoir découvert Karine Giebel avec son dernier et excellentissime Purgatoire des Innocents, je partais dans l’idée de passer un tout aussi bon moment avec un de ses précédents titres.

 

Dans Les morsures de l’ombre, on retrouve effectivement cette écriture qui fait tourner les pages à un rythme incroyable (les phrases simples, courtes et efficaces). Le suspense est encore au rendez-vous il n’y a pas à dire et tient bien le lecteur en haleine. Quant au scénario, il est là aussi bien sombre, violent et avec une sacrée dose de perversité (trop ?, pas dans ce genre de livre selon moi !).

 

L’intrigue nous entraîne dès la première page dans le thème de la séquestration. Benoit Lorand se réveille un matin, derrière des barreaux, enfermé seul dans une cave. Sa geôlière est une belle rousse croisée la veille sur la route alors qu’il rentrait chez lui retrouver sa femme et son fils après quelques jours de stage à Dijon. Cette rencontre marque le début de son calvaire, et à ce niveau Lydia (la rouquine) ne lui épargne rien : privation de nourriture, de chaleur et d’eau chaude (en plein mois de décembre, il y a de quoi claquer des dents !), de confort (évidement…), mais elle s’est se montrer très généreuse en souffrance. Pourquoi ce pauvre commandant Lorand est-il confronté à ça ? Pourquoi cette jolie femme lui en veut à ce point ? Ce n’est quand même pas ses différentes liaisons d’une nuit qui ont provoquées une telle colère. Que veut-elle absolument l’entendre avouer et expier ?

 

Beaucoup d’interrogations donc dans ce roman. Karine Giebel livre des informations (et quelques réponses) au compte-goutte, gardant le lecteur scotché à ses pages. Ça marche bien, surtout qu’en plus de vouloir absolument savoir le fin mot de l’histoire concernant cette folle-dingue de Lydia, on a encore plus envie de connaître le dénouement concernant Lorand : mort ou vivant ?

 

Le huis clos tient la majeure partie du récit. Pendant ce temps, ses collègues (et amis) de la police de Besançon, mènent l’enquête…On ne sait pas vraiment grand-chose de cette enquête, juste les quelques interrogatoires, des recherches menées vite faits et un suspect qui finit par se dégager. De ce côté, l’intrigue n’est pas plus travaillée que ça. Elle est plus tournée et centrée sur la captivité de Benoit, qui morfle croyez-moi ! Le thème de la séquestration, maintes fois abordée (qu’elle soit masculine ou féminine ( Séquestrée, Misery, Corpus Christine, Des nœuds d’acier, Piège nuptial, Désordre…) n’a ici rien de plus que les autres. On apprécie (ou non) l’art de l’auteure dans la souffrance, mais au niveau de l’histoire j’ai trouvé que ça n’était vraiment pas assez développée (tout comme les personnages secondaires). Même si le scénario tient bien la route et que les causes justifiant la captivité (et le reste) sont bien trouvées, mon plaisir à eu du mal à décoller, car j’ai trouvé l’ensemble assez plat et manquant d’originalité (excepté peut-être dans le dénouement).

 

« Oui, il a survécu, une nuit de plus.

Survécu aux morsures de l’ombre.

Il est presque surpris. Il ne se serait jamais cru si résistant.

Il imagine déjà les titres des quotidiens locaux : Benoit Lorand, ce héros. Un surhomme qui a survécu à l’enfer…

Il sourit, face au soupirail.

Puis, immédiatement après, i commence à pleurer.
Benoit Lorand, ce misérable flic, qui n’a pas réussi à tromper la vigilance ‘une pauvre fille cinglée…qui s’est fait piéger comme le dernier des cons. » Page 260 de la version poche.

 

 

En deux mots : A ceux qui cherchent à passer un bon moment entre les mains d’un thriller, Les morsures de l’ombre fait largement l’affaire, mais n’en demandez pas plus non plus. C’est un bon thriller, captivant et sordide, mais je l’ai trouvé beaucoup plus en deçà de Purgatoire des Innocents (va peut-être falloir que j’arrête de comparer…), qui possède une tension incroyable et une vraie bonne intrigue !

 

A noter quand même :  ce roman a reçu le prix SNCF du  Polar français, le prix du festival international du roman noir et le Prix Intramuros.



04/09/2013
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